Les objectifs : pourquoi on l'a fait ?

Novabuild avait déjà réalisé son bilan d’émissions de gaz à effet de serre (BEGES) annuel en 2019 et en 2021 (peut-être vous en rappelez-vous, nous vous les avions montrés dans nos précédents rapports d’activités). Il s’agissait alors d’un bilan réalisé en interne, mais qui n’était pas certifié par la démarche Bilan Carbone officielle mise au point par l’ADEME.

C’est donc avec la volonté d’être exemplaires en matière d’action face au dérèglement climatique, de pouvoir montrer le chemin à nos partenaires et adhérents, que nous avons souhaité nous mettre en cohérence avec ce que nous préconisons « mesurer avant d’agir » en réalisant notre Bilan Carbone sur l’année 2022.

La démarche

Bilan Carbone®. Cet accompagnement rentrait dans le cadre du Diag Décarbon'Action encadré par la BPI, qui permet d’accéder à une aide au financement.

Concrètement, l’accompagnement a consisté en plusieurs rendez-vous répartis sur 8 mois. La première phase consistait à récolter les données descriptives de notre activité : chauffage des bureaux, déplacements professionnels, consommations d’eau, déchets générés, achat de ressources et de matériel informatique, utilisation numérique… Toutes les activités et dépenses de l’année sont passées au peigne fin !

Cette collecte a permis d’aboutir à un premier état de lieux de nos émissions, avec une vue globale et le détail des principaux postes d’émissions. Cela a servi de base à une réunion avec l’équipe opérationnelle et des représentants de notre Conseil d’administration dont l’objectif était de réfléchir à des pistes d’actions et recommandations pour améliorer notre bilan. Goodwill-management a ensuite chiffré le potentiel de réduction de ces actions pour nous permettre de connaître notre marge d’amélioration.

Le bilan

Le Bilan Carbone de Novabuild sur l’année 2022 s’élève donc à 61 tonnes de CO² équivalent, soit l’équivalent des émissions annuelles de la moyenne de 6 français, ou de 10 fois le tour de la terre en avion, ou bien encore de la combustion de 20 000 L de gasoil.

Si l'on rapporte les émissions de l'association à son activité, cela équivaut à 157 kg de CO² équivalent par adhérent, ou à 9 tonnes par salarié (ETP).

Mais ces chiffres bruts n’ont pas forcément de pertinence en soit, d’autant plus qu’il est difficile de comparer notre activité à d’autres structures équivalentes à la nôtre, car très peu d’entre elles ont réalisé leur Bilan Carbone.

Nos émissions par scope

Ce qui nous a semblé plus pertinent d’analyser est la répartition de nos émissions entre nos différentes activités. Le résultat est alors sans appel ! Le bilan de nos émissions « directes » et de nos propres consommations d’énergie (scope 1 et 2) représente à peine 2% de notre bilan global, bien loin derrière les émissions « indirectes », associées à nos achats et activités (scope 3) !

(en tCO²e)

C'est en réalité tout à fait normal en raison de notre activité : notre « process interne » est très léger et consiste donc essentiellement au chauffage de nos (petits) bureaux.

En revanche, ce bilan met en évidence deux sources d’émissions majeures : les achats de produits et services (55% du bilan) et les déplacements de personnes (41% du bilan) dont 94% des émissions sont liées aux déplacements des visiteurs lors de nos évènements.

Nos émissions par type d’action

Concernant les achats, quand on regarde dans le détail, on remarque que la quasi-totalité des émissions est liée aux achats de prestation de service (88%). En effet, nous avions déjà mis en place de gros efforts concernant les achats de nourriture et boisson lors des événements (passage en 100% végétarien depuis septembre 2021).

(en tCO²e)
Buffet végétarien - Assemblée Générale 2024

Nos émissions de gaz à effet de serre en 2022

(Taux d'incertitude : 30%)

Les pistes d'action

Cette démarche de Bilan Carbone nous a donc permis d’obtenir un bilan chiffré de nos émissions à un instant donné, afin de pouvoir concentrer nos efforts vers des actions avec plus d’impact. Nous avons donc réfléchi à des pistes d’amélioration sur les deux activités identifiées comme les plus impactantes.

Les déplacements de participants

D’une part, les déplacements des participants à nos animations, qui représentent 39% de nos émissions. Nous avions déjà mis en place certaines mesures avant de réaliser ce bilan : lieu accessible en transports en commun ou vélo ou marche à pied pour plus de la moitié des évènements, rappel de l’accès en transports en commun dans le mail d’invitation, lien d’inscription covoiturage dans le formulaire d’inscription.

De nombreux participants à la restitution des ateliers PESE du 12/06 sont venus en vélo au Hangar32

Malgré ces mesures, la majeure partie des participants continuent à se rendre en voiture individuelle à nos animations, car généralement c’est le seul moyen pour optimiser leur agenda très rempli. La solution envisagée pour faciliter le recours aux modes de transport collectifs, actifs ou au covoiturage, réside dans une régularité plus forte des lieux d’événements. En effet, l’habitude permet de réaliser que prendre le train puis le tram pour assister à une réunion n’est pas un problème, idem pour le covoiturage. Cela permet donc de capitaliser pour participer à l’événement suivant dans le même lieu. L'objectif que s'est donnée l'association est donc qu'à termes, 30% minimum de nos événements se déroulent dans le même lieu.

Les achats de prestations

Le deuxième sujet ce sont nos achats de prestations et services, qui représentent 48% de nos émissions. Sur ce sujet, nous avons identifié deux pistes d’amélioration.

La première est artificielle : en effet, faute des données précises, nous avons beaucoup eu recours à des données par défaut avec des ratios monétaires pour qualifier les émissions de nos prestataires. Or, un prestataire en auto-entrepreneur pèsera moins lourd en carbone qu’un cabinet d’envergure mondiale, mais les ratios que nous avons utilisés ne tiennent pas compte de cette nuance. La solution pour affiner le calcul serait donc d’inciter tous nos prestataires à réaliser eux-mêmes leur Bilan Carbone, ou à mettre en place un outil pour l’estimer. Nous avons donc décidé de ne pas approfondir cette piste théorique qui demandait beaucoup de travail pour un résultat peu significatif.

L’autre piste consiste à termes à pouvoir justement choisir les prestataires en fonction du poids carbone de leur prestation, ce qui ne semble pas très mûr car peu de structures ont fait leur Bilan Carbone et encore moins sont capables d’évaluer le poids carbone d’une de leurs prestations.

Nous avons donc décidé à l’heure actuelle de demander le Bilan Carbone de nos prestataires qui en disposeraient déjà, sans, pour le moment, se séparer de ceux qui n’en auraient pas encore réalisé.

Novabuild, association à impact

Au-delà de la mesure de notre Bilan Carbone, cette démarche a été le premier pas vers la mesure de l’impact de notre activité. Pour aller plus loin dans la mesure de nos impacts et s’aligner sur différents enjeux au-delà du carbone, nous avons démarré en 2024 la mesure de notre impact. Initiée grâce à notre accompagnement par les Ecossolies, cette démarche vise à évaluer nos effets sociaux, sociétaux et environnementaux sur le secteur de la construction, en intégrant la biodiversité, la préservation des ressources, le confort et la santé des usagers, l’amélioration du cadre de vie mais aussi le développement des territoires et la structuration des filières.

Mesurer l’impact social

Cette mesure de l’impact social sera l’occasion de chercher à observer avec un regard plus large nos effet d’entraînement sur la transformation de la construction, l'immobilier et l'aménagement via notre influence sur nos adhérents et leurs projets.

PS : La mesure d’impact social est une méthodologie qui peut s’adapter à tous types de structure, y compris aux entreprises. Si ça vous intéresse d’en apprendre d’avantage, nous vous partageons cet article de l’Avise qui vous en présentera le principe plus en détail.

Réaliser notre Bilan Carbone a été un premier pas vers la mesure de notre impact au sens large.