Inauguration d'ACHILLE : Un nouveau laboratoire au service des biosourcés

Crédits : Florence Jourbert

« La responsabilité du CSTB est de savoir accompagner les évolutions du monde de la construction en garantissant la performance et la sécurité des ouvrages. Les fixations, parfois considérées comme le talon d'Achille – pour filer la métaphore – des bâtiments en sont un élément névralgique. Elles doivent ainsi évoluer avec l'essor de nouveaux matériaux de construction. Cela suppose de savoir adapter la manière de les tester, de les évaluer et de les caractériser. », a déclaré Etienne Crépon, président du CSTB, lors de la cérémonie d’inauguration.

Dans un contexte où les matériaux biosourcés gagnent en popularité, les professionnels du bâtiment doivent s’assurer que les fixations sont adaptées à ces nouveaux matériaux, tout en maintenant la solidité et la durabilité des structures. Le laboratoire ACHILLE, qui signifie « Ancrages CHimiques et Mécaniques au service de l’Innovation et du développement pour l’Écoconstruction », a été conçu pour tester la résistance et la fiabilité de ces ancrages dans des conditions extrêmes, allant de la résistance au feu au vieillissement accéléré.

Le développement des matériaux biosourcés et plus largement à faible empreinte carbone dans la construction impose une réévaluation de la manière dont les fixations interagissent avec ces nouveaux supports. Selon Valérie Gourvès, Directrice générale adjointe du CSTB, la réglementation en constante évolution pousse les industriels à adopter une approche plus durable : « la réglementation évolue et pousse les industriels à entrer dans une optique de décarbonation globale ; il existe ainsi de plus en plus de biosourcé et géosourcé dans le domaine de la construction : il est nécessaire de savoir comment se comporte une fixation sur ce type de support en plein essor. »  

Le laboratoire ACHILLE est équipé de cinq bancs d’essai à la pointe de la technologie, dont certains ont été spécialement conçus pour répondre aux besoins spécifiques des tests. Ces installations permettent de réaliser jusqu’à 2 500 tests par an, dans des conditions variées et rigoureuses. Le laboratoire analyse des facteurs tels que la charge, la sismicité, la résistance au vieillissement et au feu, des critères essentiels pour accompagner la transition vers des bâtiments bas carbone tout en garantissant leur sécurité.

Le laboratoire a également été conçu pour prendre en compte les spécificités des matériaux sensibles à l’humidité et à la température, avec un système de climatisation qui assure une fiabilité maximale des tests. Cette infrastructure répond ainsi aux exigences des matériaux biosourcés en garantissant des résultats précis et cohérents.

Financé par le programme France 2030, la Région Île-de-France et le CSTB, le laboratoire ACHILLE a pour objectif de devenir un centre de référence, non seulement pour les professionnels français, mais aussi pour les acteurs européens et asiatiques cherchant des solutions fiables pour la construction durable. Ce projet vient compléter les efforts du CSTB pour faire évoluer les normes et réglementations et pour soutenir l’innovation dans un secteur en pleine transformation.

Lors de l’inauguration, Nathalie Tortrat, élue du conseil régional d’Île-de-France, a souligné l’importance de ce laboratoire pour le positionnement de la France en tant que leader dans le domaine de l’écoconstruction en Europe.

Le laboratoire ACHILLE ne se limite pas à des tests de performance : il fait partie intégrante de la stratégie de recherche et de développement du CSTB, visant à imaginer la construction de demain. Selon Driss Samri, directeur opérationnel Sécurité – Structures – Feu du CSTB, « ACHILLE se positionne au service du développement de l’écoconstruction et de l’enjeu de seconde vie des bâtiments ».

Cet espace dédié à la recherche en écoconstruction poursuit un objectif clair : garantir une qualité de construction durable, conforme aux impératifs climatiques et résiliente face aux défis futurs.